La Crimée, une presqu’île au sud de l'Ukraine qui s'avance dans la mer Noire, a vu de nombreux colonisateurs dès le VII e s. av. J.-C. se succéder sur son sol. Elle sera annexée par la Russie en 1783. Et en 1954 elle se voit rattachée à l'Ukraine par l'URSS. La population étant majoritairement russophone est restée méfiante vis-à-vis du pouvoir central de Kiev. Il n'est donc pas étonnant que le « oui », à un rattachement à la Russie, l'emporte avec près de 97 % des voix lors du référendum du 16 mars. Ce « oui » massif, reflète-t-il la volonté profonde des Criméens ? Et quelle est en réalité la part de l’intimidation exercée par Vladimir Poutine ? Sans doute, il existe une réelle aspiration populaire d'autodétermination en Crimée, mais il est vrai aussi que cette volonté est influencée et dopée par une Russie confiante et triomphante, par une Union Européenne en déficit d'une vraie politique étrangère commune, et un Barack Obama